Certains aiment encore l’appeler le « Petit Marseille » de l’Auvergne ; Pont-du-Château, à quelques minutes de Clermont-Ferrand, lovée auprès de l’une des dernières rivières sauvages d’Europe profite d’un charme unique pour les flâneurs et les amateurs de maisons à colombages ou de son incontournable pont de pierre, traces d’une histoire riche.
C’est notamment celle des « bougnats » qui, depuis quelques ports aménagés de chaque côté de l’Allier, alimentaient, au 19 ème siècle, le commerce des rives de la ville jusqu’à Nantes puis, grâce au canal de Briare, les ports parisiens. Céréales, pierre de Volvic (dont furent fabriqués nombreux pavés de la capitale), charbon, pommes, vins, noix… quantité de produits quittaient ainsi Bourbonnais et Auvergne, transportés par des mariniers et bateliers courageux. La dureté de ces métiers est aujourd’hui restée largement associée à l’image de la région.
Les premières traces de l’existence de L’Auberge du Pont datent de 1835, probable relais de batellerie à l’époque, installé auprès d’un des ports de la ville, là
où s’amarraient sapinières, gabarres et toues, là où les mariniers chargeaient le fret à dos d’homme, attendant l’afflot avant un nouveau départ.
Et ce thème du voyage, cette envie de partage ou cette ardeur au travail poursuivent bien ici leurs existences avec l’installation de Christelle et Rodolphe Regnauld, en novembre 2005.
Elle, cantaloue d’origine, a grandi au cœur de ces valeurs d’engagement. Lui, fier breton, n’a eu de cesse d’apprendre et s’enrichir pour construire une signature culinaire originale et assurée, capable de faire le lien entre deux régions tout en gardant une lisibilité nette et surtout une volonté première de valoriser les produits et les goûts.
Dans un cadre au charme évident, entouré d’une atmosphère vouée à la convivialité et la générosité, tout a été pensé pour la découverte de saveurs profondes et profiter de moments simplement pensés autour du bon. Une escale ici est donc capitale.
Entrer à l’Auberge du Pont, c’est avant tout entrer chez Christelle et Rodolphe Regnauld, un couple de passionnés qui, très jeunes, ont choisi d’écrire leur histoire en commun en adjoignant leurs personnalités propres pour construire un lieu unique, témoin de leurs valeurs.
Christelle est, comme elle le dit fièrement, « 100% auvergnate » avec des parents originaires du Cantal et de la région des Puys. Sa mère travaille déjà dans la restauration et a su lui transmettre ce sens du contact et ce plaisir du service qui va l’orienter vers des études hôtelières, au Lycée de Chamalières.
Rodolphe lui est breton, d’Ille-et-Vilaine, et a grandi à Trévérien, village situé entre Rennes, Dinan et Saint-Malo. Marqué par ses grands-parents paysans, il est sensibilisé à la nature, au soin qui doit être apporté à la terre et au bien-être évident que la qualité peut produire. Curieux aussi de voir sa tante servir pour de belles maisons privées et baigné dans une ambiance de convivialité chaleureuse à la maison, il choisit alors naturellement de prendre le chemin du Lycée Hôtelier de Dinard.
La signature de l’Auberge du Pont repose sur un socle de détermination et de persévérance incarnés par Christelle et Rodolphe. Le parcours agité qu’ils ont su surmonter avec travail, force et conviction inspire largement les valeurs qu’ils veulent continuer de transmettre à tous ceux qui l’entourent.
Le couple est ainsi un maître d’apprentissage assurément rare dont ses élèves se souviennent. De quoi le rendre, avec pudeur, très fier.
Ce qui marque inévitablement à l’Auberge du Pont, c’est une franchise qui se reconnait à tous les niveaux. Dès l’accueil où les sourires ne sont jamais forcés ou figés, au cours du repas où l’attention est présente à chaque instant et bien sûr dans les assiettes, où les goûts sont tranchés, où les saveurs s’affirment à chaque bouchée pour un véritable bonheur d’émotions.
Le tout dans une atmosphère de bonne humeur générale, rythmée par quelques touches ludiques. Ici, c’est un intitulé de plat, là une œuvre d’art qui attire le regard, une originalité dans la présentation où jusqu’au service ultime des mignardises avec le café. Partout la générosité intense de Christelle et Rodolphe se ressent pleinement, cette envie de faire profiter aux hôtes d’un moment rare dédié à l’enchantement de tous les sens.